La Tisza, affluent du Danube, prend sa source en Ukraine, passe au nord ouest de la Roumanie et serpente tranquillement à travers la "Putza", la steppe hongroise, du Nord au Sud, pour rejoindre le Danube au Nord de la Serbie.

Nous l'avons suivie tantôt rive droite, tantôt rive gauche. Passer de l'une à l'autre fût parfois surprenant, comme ce pont à voie unique où passent alternativement les voitures et le train, le tout réglé par un feu rouge. La dessus, en vélo, vous vous dépêchez de passer entre les rails du train, esperant que le feu ne passe pas au vert de l'autre côté avant que vous ne soyez sortis de là! 

Ou bien il y a les bacs, coulissants d'une rive à l'autre le long d'un câble, propulsé par un petit moteur de bateau. 2 opérateurs pour manoeuvrer, avec le matériel de pêche prêt à l'emploi sur le pont en attendant le client !

Un pur moment lorsqu'un homme embarque en même temps que nous avec sa fourgonnette. Il ouvre les portes arrière et dévoile un énorme caisson de basses. Il met la musique à fond : metal hongrois. Les types du bac sont hilares. Tempête rock sur la Tisza si tranquille ☺.

Il y a aussi les ponts flottants sur barges aux traverses mal ajustées, un goût de provisoire qui dure longtemps !

En cherchant un camping, nous rencontrons Zita. "Speak english?" -Yes! (

le "yes" qui nous soulage : on va pouvoir communiquer !). Un grand sourire, de grands yeux verts pleins de bienveillance, elle nous guide jusqu'au camping tenu par ses voisins. Le camping est fermé,on est en octobre, mais la propriétaire nous l'ouvre. Comme il n'y a pas d'eau chaude, Zita nous invite chez elle pour prendre une douche. Fièrement, le fils de Zita, 10 ans se presente en specifiant que son prenom veut dire "loup" (décidément le loup revient souvent dans ce voyage ☺), pendant que la petite soeur de 2 ans saute sur le canapé. Zita nous offre la palinka , alcool hongrois, tradition de bienvenue. Elle nous pose plein de questions sur notre voyage. Elle est curieuse et intéressée et me semble un peu coincée dans un quotidien qui lui pèse. Dans ses yeux une lueur d'envie... Ne sommes nous pas un peu subversifs à semer comme ça des envies "d'ailleurs" ou "d'autrement" ?

Le lendemain matin, la propriétaire du camping nous offre café et petits gâteaux. Un brouillard dense s'est installé et il fait assez froid. Du coup elle ne nous laisse pas partir sans avoir avalé une tisane de sa composition. "Medicine" dit elle en pensant qu'il nous faudra bien ça ☺

On reprend la route, sourire aux lèvres. Bientôt la brume fait place au soleil et le voyage continue. ..

Cathy